En 2011-2012, deux manifestations ont mis à l’honneur les études et réflexions sur le cinéma de guerre froide.
1/ D’abord dans le cadre d’un cycle de projections intitulé «L’écran atomique : le cinéma de guerre froide»(voir le dossier de presse) du 2 au 28 mai 2011 au musée de l’Armée à Paris.
Extraits de la présentation faite sur le site « Recherches récentes sur la guerre froide. L’actualité de la recherche française et internationale »
« Pour marquer le 20e anniversaire de la fin de la Guerre froide (1991), le musée de l’Armée propose un cycle cinématographique inédit. Du 2 au 28 mai 2011, films de fiction, séries télévisées, documentaires et reportages d’actualité reflèteront les principaux liens (stratégiques, politiques, fantasmatiques, dramaturgiques, comiques, dramatiques, mélancoliques) qui se sont tissés entre Guerre froide et cinéma. (…) L’objectif du cycle «L’Écran atomique, le cinéma de Guerre froide» est double : braquer le projecteur autant sur des films tournés pendant la Guerre froide (1947-1991) que sur la Guerre froide comme sujet et métaphore dans le cinéma. Il s’agit d’introduire à l’histoire culturelle et esthétique des liens entre le cinéma et la Guerre froide, grâce à une programmation internationale (films américains, anglais, allemands, polonais, coréens…), à travers plusieurs de ses dimensions.
Le cinéma : un enjeu de la Guerre froide
En dominant la politique internationale et les relations géostratégiques entre Est et Ouest de 1947 à la fin de l’URSS en 1991, la Guerre froide a imposé son climat de tension à la production cinématographique mondiale. Les principaux enjeux et les angoisses dominantes de l’époque sont connus : l’expansion communiste, l’impérialisme américain, la course au surarmement, la conquête de l’espace, l’espionnage et le contre-espionnage d’État, la fuite des cerveaux, la menace nucléaire etc. Parce que l’affrontement entre les deux blocs ne fut pas seulement idéologique, militaire ou économique, mais aussi culturel, le cinéma s’est fait le miroir de ces enjeux – un miroir fidèle ou déformant, réaliste ou fantasmatique, tragique ou divertissant.
Le cinéma : un acteur de la Guerre froide
De la coexistence pacifique à la fin des démocraties populaires, en passant par le dégel et la détente, le cinéma a épousé les rythmes de cette phase majeure de l’histoire du XXe siècle. Plus encore, parce qu’il est un média de masse qui peut être utilisé à des fins de propagande ou de dénonciation, le cinéma a été un acteur de la Guerre froide. Depuis la chute du mur de Berlin, il en revisite l’histoire, via la fiction ou le documentaire, avec distance et ironie mais aussi parfois une certaine nostalgie.
Le cinéma de Guerre froide : un cinéma à plusieurs dimensions
La programmation de ce cycle mettra en exergue plusieurs dimensions prises par le cinéma de Guerre froide. Parmi elles, celle du maccarthysme et de la «chasse aux sorcières» à Hollywood. Celle aussi des films d’espionnage, qui prolifèrent pendant cette période, ou celle du cinéma fantastique et de science-fiction, dans lequel le péril communiste est figuré à travers des invasions extra-terrestres. De même, la terreur de la bombe et les doutes sur le bien fondé de la dissuasion nucléaire se sont exprimés à travers des films mettant en scène des conflits atomiques et leurs funestes conséquences. A contrario, le cinéma de Guerre froide a su parfois se faire comique, pour tourner en dérision et mettre à distance les peurs qui pesaient sur le monde. Le cinéma a dénoncé le totalitarisme soviétique. Il a pu aussi vanter la gloire de l’URSS et, plus récemment, donner écho à l’ostalgie. Enfin, la Guerre froide a servi de terreau à des séries télé qui auront toute leur place dans la programmation. Ce vaste panorama témoigne du rôle prépondérant que le cinéma a pu occuper dans un contexte où, pour n’en être pas moins exacerbé, le combat idéologique entre USA et URSS n’a jamais versé en un duel armé direct entre les deux grandes puissances. Si la guerre fut froide, c’est que toutes les conditions étaient réunies pour aboutir à un conflit de nature mondiale qui ne s’est jamais réalisé… pour mieux, en définitive, laisser le soin au cinéma d’être l’un des principaux théâtres des affrontements. »
2/ Ensuite dans le cadre d’un colloque “La Guerre froide et le cinéma“, organisé les 27 et 28 janvier 2012, à l’Université de Paris 8 où des chercheurs internationaux ont pu prolonger et/ou approfondir des aspects envisagés lors du cycle cinématographique tenu à l’Hôtel des Invalides.