Du 26 mars au 1er décembre 2014, la Cinémathèque française ouvre un cycle sur le cinéma de la Grande guerre. L’opération, au seuil de la commémoration deu Centenaire de la première guerre mondiale, est ambitieuse : rencontres, conférence et surtout, signe marqueur de la Cinémathèque, une vaste programmation de films sur la guerre et les mémoires de la guerre :
- Cinq films qui, de 1897 (Défense du Drapeau, des opérateurs Lumière et Les Dernières cartouches, de Georges Méliès) à 1914 (Maudite soit la guerre, d’Alfred Machin, qui sort en mai 1914) nous plongent dans l’imaginaire et les psychoses d’une guerre à venir
- près de 120 films, courts, moyens ou longs métrages, tournés et projetés entre 1914 et 1919, nous proposent ce que les contemporains ont vu en temps de guerre dans les salles de cinéma. Une grande diversité est proposée par la Cinémathèque puisque loin de ne projeter que des films français, elle organise des séances de projections de films allemands, anglais, belges, scandinaves, russes, italiens, américains et franco-américains.
- une bonne soixantaine de films de fiction, des plus connus (J’accuse, Abel Gance, 1937 ; Paths of Glory, Stanley Kubrick, 1957 ; La Vie et rien d’autre, Bertrand Tavernier, 1989…) à des films très confidentiels comme le film allemand du réalisateur Victor Trivas, Niemandsland, réalisé en 1931, dans lequel cinq protagonistes de pays et d’horizons différents se retrouvent en 1918 dans les décombres d’une tranchée dans un No man’s Land du front et finissent par fraterniser.
Laurent Véray, auteur d’un beau livre chez Ramsay, richement illustré et densément documenté (La Grande guerre au cinéma. De la gloire à la mémoire, 2008 : CR de François Trebosc sur La Cliothèque ; de François Amy de la Bretèque dans la Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma,1895), encadre cette manifestation et en propose une analyse dans une interview.